« Les derniers seigneurs de cette maison y ont fait bâtir un fort beau château, jardins, arrivez, qui, joints aux beaux et grands bois et autres décorations qui y estaient dès auparavant font qu’elle se peut dire une des belles maisons de France. »
1629 | Guy Autret de Missirien, généalogiste
Une nature maîtrisée
1629 | À L’AVANT GARDE DE LA MODE…
À sa création, le plan d’implantation général du château dans son site n’est pas celui d’un manoir rural breton traditionnel. Il atteste de la volonté affirmée du seigneur de Kergroadez de faire de sa résidence un véritable château « savant », ne se définissant pas seulement par l’ordonnancement des logis, mais aussi par celui de l’espace environnant.
À Kergroadez, l’espace rectangulaire dévolu aux avant-cour et aux jardins et clos d’un mur, dessine un plan en croix. Un axe de symétrie Nord-Sud – passant par la porte d’entrée de la cour et par la poterne postérieure du château – croise deux allées perpendiculaires, orientées Est-Ouest. La principale, l’avenue d’accès au logis, traverse le périmètre et longe la façade d’entrée, tandis que la seconde définit sa limite Nord .
Dans cet espace s’agencent, un bois clos, des jardins d’agrément, des viviers à poissons, la basse-cour, l’avant-cour, des vergers….
Une nouvelle destinée
1789 | UN JARDIN VIVRIER
Les différents espaces autour du château sont fractionnés, et de plus en plus dévolus à la production vivrière. Le jardin associé au château est dès lors décrit comme un potager, tous les éléments mentionnés n’étant pas des « ornements » mais des dépendances productives.
Deux Colombiers, ignorés dans les actes précédents, complètent le domaine.
1850 | UN CHÂTEAU RUINÉ ET UN JARDIN RUSTIQUE
Un ensemble d’aménagements ruraux finissent par ôter aux jardins de Kergroadez toute dimension d’agrément pour les recentrer sur la production agricole.
Les tracés du plan original sont maintenant largement remaniés.
XXe SIÈCLE | LA FERME DE KERGROADEZ
Jusqu’en 1915, la ferme de Kergroadez est exploitée de façon traditionnelle en polyculture, ce qu’il reste des communs du château servant d’écuries pour les chevaux, les vaches et quelques porcs.
Acheté par la famille Chevillotte au début de la guerre, un vaste chantier de restauration est engagé – le château retrouve sa toiture et se destine à nouveau à l’habitation, l’exploitation agricole est modernisée.
Les jardins conserveront cette vocation agronomique jusqu’en 1991.